Rolistologie

Théorie, conseils et critiques de JdR

Mes séances pour refaire jouer ma campagne Memento Mori ont commencé. J'ai débuté la première par un briefing, afin de se mettre d'accord sur ce qu'on allait jouer. Le fait de l'avoir préparé et structuré a permis de gagner du temps et de ne rien oublier. Je le détaille ici pour servir d'exemple et si ça peut en inspirer certains.

Le jeu

2 joueurs n'ont jamais joué à INS/MV, aussi j'ai commencé par décrire le jeu, selon ses 4 aspects :

  • Univers : j'avais déjà brossé cette partie en préalable, afin que les joueurs préparent leur perso, je n'ai pas eu à le refaire. D'autant qu'INS/MV est un jeu à secrets, les éléments de l'univers se révélant aux personnages (et aux joueurs) aux fils des missions (et des scenarios).
  • Système : Système de joueur : dispositif classique, un MJ avec l'autorité qu'il délègue aux joueurs, notamment pour les actions de leur PJ. Système de jeu : aucun
  • Propos : J'ai expliqué qu'INS/MV était un jeu profond, qu'il possède ce que j'appelle un “propos large”. C'est à dire que l'on peut l'utiliser pour transmettre de très différents propos. Puis je suis revenu sur INSMVadlib, et réexpliquant que le propos est politique. À la fois du point de vu sociétal (par exemple en jetant un œil critique sur l'actualité) que diplomatique (survie et ascension d'un aligné au sein de ses congénères, tissage d'un réseau, plantés de couteau dans le dos, renvois d'ascenseur...). Enfin, dans le cadre de la campagne, j'ai rappelé que les persos agiront comme une équipe envoyée pour une mission. Il est attendu qu'ils l'acceptent, et qu'au moins ils la débutent ensemble. Mais après, divergence d'opinion, traîtrise et rapports contradictoires sont encouragés.
  • Intention : globalement en accord avec le propos, le reste étant à découvrir durant la campagne.

L'immersion

J'ai ensuite listé quelles étaient les immersions recommandées pour la campagne. En l'occurrence : P+,N-,U+. C'est à dire que j'attends des joueurs qu'ils interprètent leur personnage, que les décisions soient celles issues des réflexions des PJs et non des joueurs, que leurs dilemmes soient joués. Par ailleurs, les joueurs ne doivent pas être tenté de “suivre le scénario” s'ils pensent apercevoir un fil rouge ou une structure connue, si cela n'est pas cohérent avec les autres immersions. Et enfin, l'univers étant riche et précis, les joueurs sont tenus d'y prêter attention, et de ne pas pousser leur PJ à agir stupidement (si un perso insulte un flic, faut pas s'étonner s'il passe 24h au poste).

La sécurité émotionnelle

Puis j'ai abordé la sécurité émotionnelle, d'autant plus que j'ai un joueur dont je connais un thème sensible, et qu'INS/MV en général, et la campagne en particulier, peuvent toucher à des problématiques adultes. Par exemple, la pique récurrente (mais nécessaire) d'INS/MV sur la pédophilie dans l'Église peut tout à fait être pénible pour certains joueurs. J'ai souhaité un mécanisme non intrusif et non ambigu. Je me suis inspiré d'un geste extra-diégétique utilisé dans le semi-GN de la Camarilla de Lyon. La base est l'index et le pouce qui se touchent, comme pour le geste OK des plongeurs. Lorsque la paume est dirigées vers le bas, avec des mouvements de haut en bas, cela signifie “levez le pied sur les descriptions / sur l'intensité de la scène”. Lorsque la paume est orientée vers le haut, avec des mouvements de haut en bas, cela veut dire “je sais que je suis sensible et que vous le savez, mais allez-y, vous pouvez continuer pour l'instant”. Lorsque paume vers le bas la main fait un va et vient d'avant vers l'arrière en tapant sur la gorge (comme le manque d'oxygène chez les plongeurs) cela implique d'arrêter directement la scène, sans discussion sur l'instant, et passer à autre chose. Il sera constructif après la partie d'expliquer (au moins au MJ) quel aspect de la scène était dérangeant afin d'éviter de remettre les pieds dans le plat sans connaissance de cause.

(Pour les théoriciens : cette règle s'inscrit donc dans le système de joueurs)

Analepse

Pour finir, on a commencé à s'intéresser aux personnages. Après un rappel sur les 6 règles que les anges doivent respecter, je leur ai expliqué que leur tout récent passage grade 1 découlait du succès de leur première mission. Celle-ci consistait à débusquer des démons dans l'équipe de production d'une émission de reportages populistes. J'ai demandé à chaque joueur de raconter succinctement une scène illustrant la façon dont son personnage a fait progresser cette mission, en en profitant pour présenter aux autres joueurs son personnage (nom, apparence, attitude...).

Enfin, suite au passage grade 1, je leur ai décrit les pouvoirs de grade (avec exemples d'utilisation), et je leur ai demandé de choisir leur domaine.

Et on était prêt à jouer.

On verra sur la durée de la campagne à quel point ces clarifications auront été utiles et nécessaires.

Copie de http://rolistologie.blogg.org/debriefing-d-un-briefing-a156539122

#jdr #conseils #insmv #INSMVadlib

L'affinité des Archanges avec les logiciels libres et leur éventuelle réponse plus détaillée.

Alain : ++ Le développement informatique des pays défavorisés ne peut que passer par le logiciel libre. Ils n'ont pas les moyens d'acheter des logiciels propriétaires, et surtout ne peuvent prendre le risque de se laisser enfermer par les éditeurs étrangers. En plus, les logiciels libres et sa communauté sont largement en avance en ce qui concerne l'internationalisation.

Ange : + Les logiciels libres permettent d'offrir des alternatives, de diversifier les solutions utilisables. Et avoir le choix, c'est bien.

Blandine : + Si le logiciel libre permet la création de jeux libres aux univers riches et collaborativement construits, et qui seront plus facilement accessibles aux joueurs désirant sortir des jeux classiques abrutissants, pourquoi pas...

Catherine : + Cela ne touche pas vraiment mon domaine, mais bon, ça a l'air d'aller dans le sens du progrès et de la liberté, alors pourquoi pas..

Christophe : ++ Si l'on met de côté l'aspect éthique du logiciel libre qui semble pousser l'humanité vers un monde meilleur, et que l'on se concentre sur mon premier domaine de travail, je suis complètement pour. L'informatique est une réalité à laquelle nos enfants doivent être formés, mais aussi un formidable outil d'éducation. Et qui d'autre que le professeur qui côtoie quotidiennement ses élèves est le mieux placé pour connaître leurs besoins ou la méthode pédagogique à employer ? N'est-ce pas un domaine où l'utilisateur conçoit indiscutablement mieux ses attentes qu'une entreprise étrangère ?

Daniel : - C'est pas un truc de cocos ça ?

Didier : + Même si en favorisant la protection de la vie privée les logiciels libres complexifient notre travail de contrôle des médias, ils facilitent aussi la diffusion de l'information à tous. À nous d'améliorer notre efficacité pour passer outre l'inconvénient, et pouvoir apprécier l'avantage.

Dominique : — Les groupies des logiciels libres et autres hackers vont à l'encontre de certains principes nécessaires à une société juste et régulée : informatique de confiance, respect de la propriété intellectuelle, contrôle des activités illégales sur internet...

Eli : ? Vous savez, moi, l'informatique...

Francis : + Dans les affaires de diplomaties et de négociations internationales, on ne peut se permettre de ne pas avoir confiance dans nos outils informatiques, aussi bien dans l'intégrité des données transmises que dans leur sécurité.

Gabriel : + Libérer l'informatique, pourquoi pas, ça semble humaniste comme idée. Le partage, l'accès à la connaissance par tous... Sinon, de façon plus concrète, si ça permet d'ôter des mains occidentales le monopole de l'édition logiciel, je suis plutôt pour.

George : — L'informatique est une œuvre des démons. Les développeurs de logiciels libres devraient tourner leur foi en Dieu, et abandonner ce qui ressemble à un culte païen autour de ce gnou...

Guy : + Le monde hospitalier fait face à de nombreuses difficultés. Certaines d'entre elles sont liées à l'informatique (comme par exemple la taxe sur les CD utilisés pour graver des données médicales), et les réflexions et solutions tournant autour des logiciels libres pourraient nous aider...

Hassan : ++ Je suis pour, bien entendu. L'accès universel à la connaissance, sans restrictions selon l'utilisation, selon la personne, selon le matériel, selon la durée... C'est l'un de mes combats !

Janus : ++ Pour évidemment. Quel ange pourrait être contre la liberté de l'humanité ? (Je rappelle que nous sommes là pour rendre l'être humain heureux)

Jean : — Des logiciels écrits par des amateurs ? Laissez moi exploser de rire !

Jean-Luc : + Si c'est pour améliorer les conditions de vie de l'humanité, je soutiens.

Jésus : + Moi, j'aime pas les prisons, c'est des endroits malsains. On devrait pas punir les gens qui nous ont fait du mal, mais d'abord tendre l'autre joue, et après essayer de comprendre ce qui les a poussé à t’embêter. Au lieu de ça, des gens mettent d'autres gens en prisons, où les gens deviennent encore plus méchant... Donc je suis contre l'emprisonnement, il faudrait que tout le monde soit libre, et ces logiciens aussi !

Jordi : ? Vous pensez que ça peut aider les espèces en voie de disparition ? …

Joseph : - Cette problématique ne concerne pas mon travail. S'il s’avérait que les forces démoniaques sont à l'origine de ce mouvement, ou l'utilisent comme outils, je m'emploierais à lutter contre ces logiciels libres. En attendant, je ne peux baser mon avis que sur l'étude du dossier par mon collègue Dominique.

Khalil : - Cela ne me concerne pas. Mais je sais juste que c'est un mouvement qui provient de ces chiens d'américains !

Laurent : — C'est pas un truc d'anarchistes ou de hippies ça ? Ils veulent quoi ? Pouvoir pirater les logiciels des différentes forces armées pour empêcher les missiles sol-air de défendre notre espace aérien, pour couler nos sous-marins ou pour brouiller nos communications radios ? Pourriture de pacifistes !

Marc : — Les logiciels libres vont à l'encontre d'un modèle économique stable, et vont conduire, à long ou moyen terme, à un crash du marché informatique...

Mathias : - Trop de visibilité tue l'infiltration...

Michel : ? C'est censé m'apporter quoi ? La garantie que mon flingue ne va pas se bloquer parce que je vise un compatriote de la boite qui gère l’électronique de mon arme, ou l'assurance que mon GPS ne va pas me lâcher parce que j'ai pas renouvelé la licence ? Bof... S'il y avait vraiment des problèmes actuellement, ça se saurait. Et de toutes façons, moi, je préfère mon instinct et les armes blanches, ça tombe moins souvent en panne...

Novalis : ++ Ouaiiiis coooool.... “Join us now and share the software ; You'll be free, hackers, you'll be free...” Trop sympa comme concept, j'adhère total.. “Hoarders may get piles of money, That is true, hackers, that is true. But they cannot help their neighbors, That's not good, hackers, that's not good.” Ouais, c'est vrai, c'est pas gentil de pas partager. “We'll throw out those dirty licenses, Ever more, hackers, ever more.” Et puis leur représentant barbu, il est trop rigolo !

Walther : — Je voudrais vraiment vous mettre en garde contre ce réseau de hackers. Quand l'informatique et le réseau sont contrôlés, comme aujourd'hui par des grosses entreprises, on sait au moins facilement à qui cela profite. Mais avec la révolution que veulent nous imposer les développeurs de logiciels libres, il n'y a plus rien de centralisé, et il sera beaucoup plus difficile de remonter jusqu'à la poignée qui tirera les manettes !

Yves : ++ Le mouvement des logiciels libres est un grand pas en avant pour l'humanité. Je soutiens totalement cette esprit de partage et d'échange universel des connaissances, d'accès égalitaire aux services, de transparence et d'accès aux sources (Tiens, comme mon titre... sourit)

Et en bonus :

Valefor : ++ Pour évidemment. Quel démon pourrait être contre la liberté de l'humanité ? (Je rappelle que nous sommes là pour émanciper l'être humain)

#JdR #INSMVadlib